Dernier article de cette série camarguaise hivernale : impossible de rester sur la frustration précédente de la visite du parc ornithologique sans le Cannon, oublié à la maison !
Voici donc une séance de rattrapage, un mois plus tard, avec les photos des stars du parc qui n'étaient pas possibles avec l' I-Phone...
Pour commencer doucement, on retrouve l'ambiance inchangée des marais sous la lumière d'hiver...
Mais cette fois, sans atteindre la sophistication (et le poids !) du matériel des ornithologues visibles autour de nous avec des zooms de l'au delà, on peut aller plus loin avec notre zoom "banal" de 400 mm qui permet déjà des rencontres que je qualifierai... je ne sais pas... d'apaisantes ?
Un mois ayant passé et la température se réchauffant doucement, l'ambiance était à la spectaculaire parade nuptiale des flamants roses, les mâles affichant leurs arguments de séduction aux yeux de ces dames.
La vidéo (avec le son) est nécessaire pour appréhender la scène réellement spectaculaire : les oiseaux, dans une ambiance sonore repérable de très loin, se tordent le cou en cadence, comme pour dire : " je suis dispo" ! et exhibent chacun leur tour les riches couleurs de leurs ailes afin d'attirer l'attention des femelles...
Voici donc un beau gosse en attente d'un "match" non pas sur Tinder mais en direct !
Mais le spectacle offert par le parc ne saurait se réduire aux seuls flamants :
C'est aussi le grand show des hérons dont il y a toute une colonie de plusieurs dizaines d'individus que l'on peut regarder vivre à sa guise, contrairement à l'observation dans la nature d'un seul individu que l'on ne peut voir que de loin tellement sa distance de sécurité est grande.
Le plus fréquent des hérons de nos contrées est logiquement le plus représenté : j'ai nommé le héron cendré.
Quand il n'est pas à l'affut comme sur la photo précédente, il... se détend ! et replie son cou dans une posture de repos, comme ici dans son nid.
Même si ça n'est pas évident sur cette photo, c'est censé être le cas également en vol pour faciliter son équilibre, le repli du cou étant spécifique des hérons, contrairement aux autres échassiers comme les grues ou les cigognes qui gardent le cou bien droit en vol...
Comme pour les flamants la saison était à la parade nuptiale, plus intime pour les hérons qui se font des révérences à deux dans leur nid.
En temps normal, il n' y a pas de différence évidente entre mâle et femelle, mais le plumage nuptial à cette époque permet au mâle de se parer de couleurs plus vives avec le bec d'un vif jaune orangé ce qui situe le mâle.. à droite de l'image !
Différentes espèces cohabitent dans la colonie, et la deuxième espèce représentée est le héron garde boeufs : on voit que , bien que principalement insectivore, il n'est pas obligé de se trouver dans les champs sur le dos des chevaux et des taureaux, mais qu'il peut aussi lui aussi guetter des proies amphibies au bord de l'eau : les hérons sont opportunistes et adaptent leur régime alimentaire.
Ces deux là n'étaient pas encore en période nuptiale (sinon il y aurait une collerette orangée sur la tête !)
Insolite au beau milieu de la colonie de hérons, une cigogne blanche solitaire sans qu'on l'ait vue proche d'un nid comme dans l'article précédent qui mentionnait quelques couples installés récemment en Camargue : sans doute n'était elle là que de passage, pour souffler un peu avant de repartir pour ensuite nidifier plus au nord..
Par contre c'est un peu plus loin de cette bruyante colonie que l'on a vu cette aigrette garzette solitaire partie à la pêche..
Contrairement aux autre hérons et à sa cousine la grande aigrette, elle ne s'éloigne jamais trop de l'habitat d'eau douce où elle se nourrit : du coup, si l'on voit un échassier blanc dans les champs.. c'est forcément une grande aigrette ! (par ailleurs plus grande et dont le bec est jaune)
Après le grand show des hérons, rencontre ensuite avec un oiseau plus rare en France, l'Ibis Falcinelle.
Plus évocateur d'une ambiance africaine, ce migrateur est plus fréquent non seulement en Afrique mais en Europe de l'est et en Asie .. cependant lui aussi comme beaucoup d'autres change progressivement ses habitudes, et recherchant des zones humides sans trop de présence humaine, on commence à en voir nicher en Camargue.
Le même en vol avant de se poser au bord de l'eau pour se nourrir, le nid étant souvent bien à l'abri à distance...
Un peu plus loin un grand affut d'observation (désert car à une trentaine de de minute de marche..) permet de se poser en silence et d'observer par sa "fenêtre" la vie des oiseaux indifférents à vous puisqu'ils ne vous voient pas..
Je trouve ces affuts absolument magiques...
On retrouve bien sur, des oiseaux déjà décrits dans l'article précédent, comme la Foulque Macroule ...
ou la Mouette Rieuse...
Mais aussi de nouveaux venus :
Dans la fascinante famille des oiseaux de rivages, ces grands voyageurs, voici l'Avocette Elégante, qui n'a pas usurpé son nom !
C'est une des 4 Avocettes existantes, mais la seule observable chez nous : c'est facile !
Alors qu'elle est migratrice depuis le nord de l'Europe qu'elle quitte l'hiver pour l'Afrique, elle niche en France dans les zones côtières près des eaux saumâtres qu'elle affectionne, la Camargue lui offrant un espace tranquille contrairement à la zone atlantique ou l'urbanisation et les activités portuaires entrainent son déclin.
Autre oiseau de rivage, parmi la grande famille des chevaliers, voici le Chevalier Gambette !
Reconnaissable à la couleur rouge des dites gambettes, cet oiseau migrateur est assez commun en hiver sur les côtes de France, mais en Camargue, lui aussi s'avère nicheur près des eaux peu profondes du parc, idéales pour lui.
Le plumage n'est pas encore nuptial car sinon il aurait le ventre constellé de taches brunes...
Un peu plus tard au printemps, il va creuser une dépression dans la terre pour fair le nid et les oisillons sortiront explorer les alentours sous la surveillance de leurs parents .. dès le lendemain de leur naissance !
La femelle quittant le nid assez rapidement, c'est monsieur qui assure le premier mois de surveillance avant de les laisser se débrouiller !
Moins exotique, mais craquant quand même, ce petit moineau me fait découvrir en me renseignant que les espèces de moineaux, très nombreuses, sont loin de se limiter au moineau domestique de nos villes...
Le Moineau espagnol est présent dans le pourtour méditerranéen et il apprécie le voisinage des zones humides ce qui explique sa présence en Camargue ! Il ne colonise l'habitat urbain que dans les zones où le moineau domestique est absent, donc... pas chez nous !
On le reconnait notamment grâce à une strie blanche en arrière de l'oeil : ici c'est une femelle...
Et, pour finir, malgré le grillage visible sur la photo, je n'ai pas résisté à cette image fascinante du Grand Duc d'Europe, seul oiseau que nous avons vu en cage dans le parc, je tiens à le préciser...
Ainsi s'achève cette série camarguaise de l'hiver 2024, amis lecteurs...
Si tout va bien, et que le projet de voyage prévu la semaine prochaine ne rencontre pas d'obstacle de dernière minute, les prochaines images devraient être transalpines.. au rythme des connexions internet en camping car !