A la fin de l'article précédent au sujet de la Péninsule de Kenai, le trajet "aller" nous avait amenés à la bourgade d'Homer, terminus de la route, d'ou va donc démarrer ce deuxième article, racontant le séjour à Homer et la route du retour vers Anchorage, par le même chemin puisqu'il n'y a... qu'une seule route !
Première image d'Homer dans une ambiance touristique insolite jusqu'ici en Alaska, à l'extrémité d'une immense et étroite bande de terre, le "spit", de plus de 6 kms, avec spectaculaire vue sur les montagnes enneigées de l'autre côté de la baie de Kachemak...
Homer est un port de plaisance très fréquenté par les touristes (qu'ils soient locaux, venus d'Anchorage, ou internationaux) d'où partent des excursions en bateaux de toutes les tailles pour l'observation de la faune de la baie (orques, baleines et belugas...)
L'autre grande attraction d'Homer est le départ des hydravions qui emmènent au dessus du Pacifique vers l'île de Kodiak célèbre pour ses grizzlis géants à une heure de vol.. J'avoue que j'étais tenté mais d'une part notre temps commençait à être compté.. et d'autre part le prix est assez indécent..
L'attraction est tellement courue que, pour les visites avec nuit sur place dans le site le plus connu... les réservations sont complètes plus d'un an à l'avance... et le système de réservation se fait donc par tirage au sort !
On est donc resté avec nos grizzlis observés gratuitement au début du voyage en mémoire et on n'a pas réservé la journée d'excursion en hydravion, pourtant l'activité touristique numéro 1 à Homer ...
Nous nous sommes rabattus sur la migration des grues (déjà aperçues quelques jours plus tôt), instant de grâce dans ce décor spectaculaire...
Nous avons pris le temps ensuite d'une balade alentours dans cette zone d'Alaska (pour une fois) un peu peuplée ... ce qui me permet de vous montrer un exemple de l'habitat local tout simple dans les environs d'Homer..
Décor apparaissant comme "cosy" en cette saison estivale, mais qui laisse rêveur sur ce que cela doit être dans les mois d'hiver à venir, avec la neige annoncée très vite....fin septembre où début octobre soit un mois après notre passage...
Sans parler de la librairie locale dans laquelle ce doit être une expédition pendant les longs mois d'hiver de venir chercher de la lecture !
Nous avons fait halte au retour au petit village de Ninilchik..
Comme le nom le suggère, on peut s'y imprégner de la composante russe de l'histoire de l'Alaska, puisque, (on le rappelle) les premiers blancs ici ont été des russes attirés par le commerce des fourrures au 18° siècle, avant que le territoire ne soit racheté par les USA pour une bouchée de pain en 1867.
Une communauté russophone est restée en Alaska malgré tout, notamment ici, à Ninilchik, où se visite encore une petite église orthodoxe , comme on en voit de temps en temps dans la Péninsule..
Les tombes du petit cimetière adjacent témoignent de la persistance de nos jours de cette communauté russophone locale...
C'est au bord du rivage à Ninilchik que le hasard nous a ménagé une nouvelle belle rencontre animalière..
Cette fois, il s'agissait de ce splendide pygargue à tête blanche (oui, c'est bien lui... l'emblème des USA que nous n'avions vu que de loin jusqu'ici...) à l'affut de son dîner au bord de l'eau, ce qui m'a laissé tout le loisir de saisir son image
Avant qu'il ne prenne majestueusement son envol non sans m'avoir laissé le temps de mettre le réglage "priorité à la vitesse " !
Décidément complaisant avec moi, il s'est ensuite posé dans un arbre à quelques dizaines de mètres pour me permettre un gros plan.. qui confirme qu'il n'a pas l'air commode....
Cerise sur le gâteau... à un ou deux kilomètres de là, (tout près de l'église en fait....) on aura la chance de voir le nid où l'on aperçoit le jeune qui attend sa pitance que ses parents sont allés chercher
Le soir, on se pose à l'inévitable camping perdu au bord de l'immense Skilak Lake, où comme en témoigne Marianne au bord du rivage.... on est quasiment seul le soir venu dans cette nature sauvage dont le souvenir, tenace, alimente notre nostalgie de ces grands espaces
Le lendemain matin, ce ne sont pas d'autres campeurs qu'on aperçoit aux alentours (fin aout, il n'y a plus grand monde dans les campings...) mais les pêcheurs bien sur !
Mise à l'eau avant de partir pour une journée de pêche en couple dans ces eaux poissonneuses... en en profitant au maximum avant l'arrivée de l'hiver...
Après une petite journée de route , nous avons fait durer le plaisir pour une dernière nuit dans la péninsule... grâce à un petit détour vers l'improbable village perdu de Hope tout au nord...
Vestige d'une fugitive ruée vers l'or (encore une !) dont il ne reste plus qu'une bourgade avec quelques maisons éparses au bout de l'improbable route qui s'y termine à des dizaines de kms de la civilisation...
L'ambiance y est assez "space".... un peu désolée... témoin mélancolique d'un passé révolu, après le fugitif afflux d'une population aussi vite repartie que le filon s'est épuisé..
La rue principale de Hope, déserte, témoigne bien d'une ambiance désuète, à l'écart du monde
Et le Sea View café, déserté par les touristes... est à vendre ...
Les irréductibles habitants restés vivre à Hope.... résistent encore.... non pas à l'envahisseur comme le village gaulois que nous connaissons bien, mais aux sirènes de la vie moderne de 21° siècle !
Et pour terminer, l'emplacement de camping qui fait bien.... termine ce séjour à la Péninsule de Kenai face au Turnagain Arm que nous relongerons demain pour quitter la Péninsule et faire route vers la dernière étape de ce tour du monde : le célèbre parc Denali et sa faune mémorable pour un final en beauté !