Comme le disait un commentaire de l'article précédent : ce ne fut pas simple de quitter Tahiti... Bien vu ma chère soeur... (comme d'habitude !)
Le long voyage de 48 heures avec un vol partant à minuit de Papeete pour Los Angeles (nuit dans l'avion où, comme il se doit, on ne dort que très peu) ...suivi de toute une journée d'attente à l'aéroport pour attendre le vol suivant à 22 h pour Vancouver (en retard, bien sûr sinon ce n'est pas drôle..) nous a mis un peu dedans moralement et physiquement.. avant de nous écrouler à 2 heures du matin au Days Inn de l'aéroport de Vancouver !
Il faut avouer que l'aéroport de Los Angeles (LAX pour les intimes..) bruyant et noir de monde, avec ses interminables couloirs où on marche des heures et l'amabilité légendaire des employés de la sécurité (le sourire ne fait pas partie du job, c'est clair..) déclenche une nostalgie aigue des îles qu'on vient de quitter (mais qu'est ce qu'on fait là avec tous ces gens qui font la gueule ?)
Heureusement le lendemain, après un courte nuit salvatrice, la compagnie du Yukon, Air North, dans une ambiance cette fois souriante et décontractée (ils sont très sympas !) nous emmène en deux heures dans un autre monde... le Yukon.
Il faut se pincer pour y croire.. mais c'est la caractéristique d'un tour du monde d'enchainer les contrastes sans avoir le temps d'assimiler les émotions de la destination précédente... (Pour ça, on verra plus tard, en septembre... et ça va être probablement assez dur de redescendre...)
Pour l'instant, le vol depuis Vancouver est magnifique avec le survol des Rocheuses enneigées, avec une visibilité... parfaite et une galaxie de lacs et de glaciers !
Et puis à l'arrivée le mot , Yukon, développe son aura un peu magique et on a tous les deux un sourire jusqu'aux oreilles.. c'est une destination dont on parlait depuis 20 ans.. Le moral est regonflé à bloc !
Vous apercevez la piste de l'aéroport sous forme d'une bande claire : on voit que la capitale du Yukon, tout autour, Whitehorse n'est pas une mégalopole c'est le moins qu'on puisse dire : à peine 30 000 habitants (bon...ça fait plus de 70% de la population du Yukon, mais ça reste bien paumé quand même..)
Le centre de Whitehorse nous confirme bien que nous sommes arrivés sur une autre planète, et que commence une nouvelle aventure en allant demain chercher le camping car qui sera notre compagnon de route pour 6 semaines...
Le temps de passer à l'office du tourisme chercher quelques cartes et brochures, dont les consignes sur les ours, bien sûr.. on est au Canada, quand même !
Voyons, voyons... S'agit-il d' une attaque défensive ou d'une attaque prédatrice ???
Mais pour ce soir, on va dormir à l'Auberge de la ruée vers l'or.. c'était un peu obligé pour la première nuit au Yukon ;-)
Le temps d'un dîner rapide au Gold Pan Saloon, pour nous convaincre que l'on a bien débarqué sur une autre planète que celle où nous étions il y a 48 heures ...
Ne serait ce qu'en raison du soleil qui ne va plus se coucher à 18 h comme ces 15 dernières années dans l'hémisphère sud.. mais à 23h30 !!
Le lendemain, après la nuit réparatrice qui s'imposait après ce long voyage, on est prêts pour la prise en main de notre bel engin avec lequel nous allons nous lancer sur les routes du grand nord..
Comme en Australie, halte dans une grande surface pour les courses, achat d'une carte sim pour avoir un numero de tel local et direction le camping le plus proche pour se poser et tout ranger ...
Tahiti parait si loin...
Voyage qui sera sous le signe de ce personnage rencontré juste devant l'hotel qui remue bien des souvenirs :
Jack London, le héros de mon enfance, qui a semé il y a si longtemps dans mon esprit le mythe du Yukon et l'appel du grand nord, que je n'aurai jamais imaginé découvrir un jour...
Mais il était là, caché au plus profond de moi pendant toutes ces années .. et voilà que la vie m'offre de le vivre..
The call oh the wild...