Après une semaine de retrouvailles émues avec Tahiti, l'heure était venue de se replonger dans le vrai rêve polynésien qui se cache dans les archipels environnants...
Les noms ont tous un immense pouvoir de suggestion, les Tuamotus, les Marquises, les Australes, les Iles sous le vent... et le choix est ô combien difficile quand le tour du monde n'a prévu qu'une semaine dans les îles du Pacifique...( mais, bon sang, qui a fait le programme ?)
Notre choix, puisqu'il fallait bien en faire un, s'est porté sur les îles sous le vent que vous voyez sur la carte..
Et... non, nous n'avons pas choisi Bora Bora, la plus célèbre... certes splendide mais devenue déjà il y a 15 ans une usine à touristes en lune de miel, envahie par les hotels de luxe, ce que nous on confirmés Eric et Céline...
Comme vous le voyez sur la photo, on n'a fait que l'apercevoir à l'horizon depuis notre destination, Tahaa, que vous voyez sur la carte, "jumelée" avec l'île principale de l'archipel, Raiatea dont elle partage le lagon et où se trouve l'aéroport.
Le bateau de la pension vous attend au débarcadère en bout de piste et le dépaysement est immédiat avec 30 minutes de bateau sur le lagon pour rejoindre sa pension..
Les routes de la retraite, arrivées sur une île de Polynésie, semblent parvenues à un aboutissement après lequel il sera difficile de passer à autre chose..
Les souvenirs d'il y a 15 ans nous submergent pendant une balade sur la route de ceinture longeant le lagon.
La vie centrée depuis l'enfance sur le lagon et l'océan semble immuable..
Le paysage dégage une sérénité indéfinissable, qui n'existe nulle par ailleurs.
Chaque visiteur, je pense , se demande un instant quelle autre vie s'écoulerait dans une petite maison colorée au bord du lagon, à l'abri de la noirceur du monde.
Dans les hauteurs, on retrouve la végétation riche et exubérante de nos souvenirs qui renforce l'ambiance de pays de cocagne.
Secrète et peu prisée des touristes, l'île n'a qu'un seul hotel de luxe situé à l'écart au bord de la barrière, ailleurs on loge dans des pensions toutes simples sans le clinquant d'hotels hors de prix..
Un ponton, une table les pieds dans l'eau, et un sentiment d'intimité à l'écart du monde (car les touristes sont rares sur cette île un peu en marge : nous sommes pourtant en juillet..) : la pension Hibiscus nous replonge dans notre rêve..
Un bungalow au milieu de la verdure où nous retrouvons le Tiare Tahiti, petit arbuste qui ne paye pas de mine vu de loin... mais qui porte l'emblème de la Polynésie.
La fleur de Tiare...
Indissociable de l'imaginaire polynésien , posée dans la longue chevelure brune des Vahinés.
On n'échappe pas à la visite d'une ferme perlière, activité phare dans les îles de Polynésie.
Qu'on y casse sa tirelire où pas, la science des années de travail nécessaires pour que l'huitre noire de Tahiti livre ses chefs d'oeuvre est fascinante..
On y apprend comment une petite boule blanche de coquillage, greffée par une difficile intervention chirurgicale dans l'appareil reproducteur transformé en appareil sécrétoire, va se recouvrir de couches de nacre après de longs mois, (voire années pour les plus grosses) pour devenir une merveille aux reflets changeants... ou bien une petite boule difforme !
Tahaa étant appelée "l'île vanille", l'autre visite incontournable est facile à deviner !
Ici aussi, le travail long et patient menant aux gousses parfumées est plus complexe qu'on ne l'imagine.. et le résultat fait la fierté des exploitants qui déclarent produire la meilleure vanille du monde , en reconnaissant avec un petit sourire en coin que la vanille Bourbon à la Réunion n'est pas mauvaise..
Mais la vanille de Tahiti, sérieux , tu ne vas pas la comparer aux autres ?
Après ces visites sur terre, on la voulait, on l'attendait ...
Départ de la balade en bateau pour un pique nique et la visite du lagon sur un motu !
Et tant pis si le Mara'amu, le vent de l'est de l'hiver austral, s'est levé et que ça secoue en peu sur le trajet !
Comment ? c'est quoi un motu ? Il y en a qui n'ont pas lu le blog il ya 15 ans ?
Un motu.. c'est ça...
Une bande de terre et de sable en bordure de lagon tout contre la barrière, où existent des couleurs de bleu inconnues et où la faune du lagon se donne en spectacle.
Images de carte postale que vous me pardonnerez (ou pas!) mais je ne peux pas masquer la réalité de cette partie du voyage...
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Qu'est ce que vous voulez que je vous dise... il y a un moment, la Polynésie... c'est ça !
Soit des jeunes en lune de miel soit des retraités en goguette, moins photogéniques... mais tout aussi émerveillés !
Le décor de la plage d'où on s'élance avec son masque est conforme aux clichés...
Et la faune est au rendez-vous, pour nos retrouvailles avec les inoffensifs requins de récifs à l'élégance fière et hautaine
Les requins a pointe noire se fondent dans le décor peu profond du lagon alors que les autres nécessitent d'aller les chercher de l'autre côté de la barrière !
Apparemment indifférents à la présence humaine, la proximité est parfois très proche jusqu'à les voir... dans le blanc des yeux !
Bon.. l'indifférence n'est qu'apparente, puisque s'ils viennent dans cette zone où l'on nous a emmené.. c'est parce qu'on les nourrit le soir après qu'on soit parti !
Autre rencontre, la raie pastenague , elle aussi carnivore qui est également là pour les mêmes raisons et qui, nous dit-on, est plus difficile à fidéliser sur un spot..
Là encore indifférente (probablement parce qu'habituée...) à notre présence, elle passe tout près jusqu'à nous frôler... instants un peu magiques...
Et je n'oublie pas les savantes arabesques colorées des bénitiers...
Plus tard, rêveur devant le spectacle de la barrière devant le motu... j'ai repensé à la question qu'on nous a posée à plusieurs reprises lorsqu'on raconte notre séjour précédent 15 ans plus tôt ... "Et alors ? Vous trouvez que la Polynésie a changé ?"
Sans hésitation aucune, après une soirée au Heiva et un séjour à Tahaa... Il y a ici comme une grâce dans le décor et chez les gens.... sur laquelle le temps et les tourments du monde viennent s'échouer.
Et ça n'a pas changé...
Allez... nana !