J1.....
Pour notre première journée dans le grand nord, on a choisi de ne pas se lancer dans les kms d'emblée et de se limiter à une visite de Whitehorse et ses environs... en restant basés pour deux nuits à notre camping situé à 15 kms de la ville...
On fait rapidement le tour du centre ville qui, malgré sa qualité de capitale, donne plus l'impression d'une toute petite ville de province américaine (ça fait du bien après Los Angeles!) avec un accueil nettement plus souriant des étrangers , un nombre étonnant de francophones (on est pourtant loin du Québec..) et une diminution drastique du nombre d'obèses !
Ici, on aime le street art comme vous le voyez sur la photo..
Ce ne sont pas les façades d'une ville restée figée au 19° siècle, mais l'arrière de maisons modernes donnant sur un parking dont la peinture crée une illusion saisissante.
La capitale du Yukon est bien dans le trip "grands espaces" et propose à de très courtes distances, diverses activités et balades comme initiation à toute cette nature sauvage alentours..
Nous avons choisi à une vingtaine de kms au nord de la ville, la "Yukon Wildlife Preserve" pour un premier contact avec la faune locale, avant de se laisser guider ensuite par les rencontres que le hasard nous offrira, sans impatience malvenue...
La visite est très sympa avec notre guide, Andrew, qui est à fond dans le concept de la réserve et l'histoire de son créateur : un "self made man" passionné par la nature et la faune locale qui a fait de cette réserve l'oeuvre de sa vie, avant qu'elle ne soit rachetée à sa retraite par le gouvernement du Yukon.
Etonnant personnage qui n'avait aucune formation scientifique mais une passion et un sens du contact et de l'observation des animaux hors du commun (laissant sa maison toujours ouverte aux quatre vents du matin au soir, il y avait des daims et des orignaux dans son salon !)
Tout visiteur en Amérique du nord se souvient comme premier contact animalier de cette sympathique bestiole, le ground squirrel (spermophile en francais..) que nous avons eu plaisir à retrouver..
Contrairement à ses congénères roux européens, il n'est pas farouche , très répandu et facilement observable sans être perturbé par les activités humaines.
Contrairement aux écureuils roux européens, il ne niche pas dans les arbres mais dans un terrier, et se montre familier et peu craintif aussi bien au voisinage des hommes que des mammifères (on en a vu un sur le dos d'un mouflon ! il prélève sa laine pour tapisser son terrier...)
Archétype de l'Amérique du nord, nous ne pensions pas tomber sur un troupeau de bisons : ils avaient officiellement disparus du Yukon au moment de leur diminution drastique sur tout le continent à l'époque des massacres de Buffalo Bill et consorts..
Mais depuis, ré-introduits depuis 50 ans, leur nombre est en pleine croissance ici aussi.
Les enfants reconnaitront cette silhouette qui leur avait été familière lors d'un voyage lointain dans l'ouest américain..
Mais celui qu'on attend comme emblème du canada en général et du Yukon en particulier, c'est lui.. l'orignal....
Et il est bien au rendez-vous, dans ce décor marécageux qu'il affectionne, à l'abri des prédateurs moins équipés que lui, avec ses sabots "palmés", pour courir dans l'eau...
Là, on sent que c'est vrai... on est vraiment arrivé dans le nord de l'Amérique...
Vu de près , la photo est saisissante et , avec ses yeux d'une douceur et d'une expressivité inattendue, on a l'impression.. qu'il va se mettre à parler !
La réserve , immense, comprend des escarpements rocheux propices à la présence du mouflon canadien, dont le mâle est doté de cornes.. impressionnantes..
On apprend lors de la visite, qu'un tel animal avec des cornes à deux courbures serait dans la nature très âgé... en effet, la croissance des cornes s'arrête en hiver par redistribution de l'énergie dans des zones vitales dans cette période de jeûn hivernal.. les cornes poussent donc lentement... une fois par an ...
En revanche, en captivité, avec une alimentation assurée toute l'année.. les cornes poussent en continu et peuvent être aussi impressionnantes plus tôt dans la vie..
Etonnantes, ces adaptations animales aux rigueurs hivernales.. On a appris par exemple avec stupeur que les caribous pendant l'hiver du grand nord où il fait nuit 24 h sur 24 sont des proies recherchées par les loups qui ont une excellente vision nocturne contrairement aux caribous l'été.
Et bien que croyez vous que font les caribous ? il s'adaptent en développant une vision nocturne hivernale et leurs yeux changent de couleur, passant du marron au bleu !
Ces cornes spectaculaires ne sont pas à l'abri de séquelles de violents combats virils ...
La gent ailée est au rendez vous avec ce petit passereau inconnu au bataillon mais qualifié de bluebird par notre guide (merlebleu en français..)
Sans doutes une femelle, car les bluebirds mâles que j'ai vu sur wikipédia étaient plus flashys que ça !
Au retour, une courte "scenic road" nous emmène à Miles canyon à quelques kilomètres seulement de la vaille, pour un superbe point de vue sur la Yukon River qui achève de nous convaincre que nous sommes bien arrivés au pays de la ruée vers l'or !
Nous voici maintenant "recadrés" dans notre nouvel environnement après le déphasage initial de cette longue étape du tour du monde.. et on se prépare pour partir demain en itinérance..
Le truc, c'est que l'internet que j'ai utilisé au camping "tout confort" près de la ville, pour cet article... va se faire rare dans le grand nord.. et que le rythme des articles va donc devenir assez aléatoire, faisant appel à votre patience, amis lecteurs...
See you !