Poursuivant notre découverte de l'Océanie... l'heure était venue ce 30 avril que Air New Zealand nous emmène, en à peu près 3 heures de vol, jusqu'en Nouvelle Calédonie, pour des retrouvailles avec la langue française, la conduite à droite.. et la médecine !
L'expérience des deux mois à venir va en effet être très différente.. puisque je fais un remplacement dans le service de gastro de l'hopital tout neuf de Nouméa, en manque chronique de spécialistes...
Le covid et l'isolement prolongé du territoire pendant l'épidémie ont laissé des traces.. de même que l'inconnue pesant sur l'avenir de la Nouvelle Calédonie qui, me dit-on, met le doute aux projets d'installation de longue durée sur le territoire...
J'en reparlerai peut-être ultérieurement.. ne me sentant pas de commenter, à peine arrivé et en novice de la question, le difficile contexte local de ces deux camps qui ne réussissent pas à se parler pour construire un avenir commun...
Le rythme d'exploration et d'articles du blog sera donc ralenti par les semaines de boulot et les week end d'astreintes .. puisque nous ne sommes que deux à tourner sur le planning d'astreinte !
Comme dans l'ancien temps de La réunion, me voici donc sur ce blog, suspendu au téléphone lors de l'astreinte de l'Ascension pour vous raconter notre première balade néocalédonienne..
Vous devinerez sur la photo notre déception initiale à notre arrivée sur la renommée mais déserte plage de l'anse Vata en pleine ville de Nouméa... Notre Airbnb est juste à côté , choisi il y a 6 mois pour donner une ambiance de plage aux astreintes ... C'était sans compter avec les requins bouledogues qui, après la Réunion, nous refont le coup ici des attaques près de la plage : 3 attaques en janvier février sur cette plage dont une mortelle...
Résultat : toutes les plages de Nouméa sont fermées jusqu'en décembre, le temps de déployer des filets anti-requins comme en Australie, et la ville en profite pour des travaux de grande envergure sur la plage en arrêtant de l'entretenir !
D'où cette plage d'ordinaire festive et bondée.. devenue sale et déserte ! Pour l'ambiance balnéaire.. il faudra repasser ! Petit coup au moral... en pensant que c'est notre décor pour deux mois..
En bons touristes, nous n'avons pas fait dans l'originalité et la première visite a été pour le lagon. Le slogan est en effet accrocheur : "le plus grand lagon du monde".... inscrit au patrimoine mondial ... C'est forcément tentant.
La partie sud du lagon contient plusieurs ilots proches de Nouméa où il est possible de partir en excursion à la journée.. et, là (bien que les requins ne soient sûrement pas bien loin..) on a le droit de se baigner !
Notre choix s'est porté sur l'ilot Amédée entouré en rouge sur la carte à une heure de bateau de Nouméa.
Rendez-vous matinal avant 8 heures du matin dans une de nombreuses baies de Nouméa, la baie Moselle, où le soleil revenu, l'ambiance estivale du port de plaisance et les masques et tubas dans le sac de plage nous réconcilient avec cette ville rendue si particulière par toutes ces baies rendant la mer omniprésente au coeur de la cité..
Départ sous un grand ciel bleu sur un assez gros bateau et pas mal de monde (on est nombreux à avoir envie de se baigner puisqu'on ne peut plus à Nouméa!)
Petite appréhension sur une trop grande foule pour ce petit ilôt, qui se dissipera vite par une organisation très pro à l'arrivée qui fait qu'on se sera pas les uns sur les autres... et par une ambiance .. polynésienne !
Et oui, il y a une importante communauté polynésienne en Nouvelle Calédonie, venue de l'insolite territoire français de Wallis et Futuna (perdu entre les iles Fidji et les iles Samoa)... et de Tahiti !
Du coup... chansons polynésiennes , danses et repas de midi avec poisson cru.. Ceux qui nous connaissent s'en douteraient... ça nous fait fondre ...
L'ilôt Amédée apparait progressivement... confetti sur le lagon visible de loin en raison du phare homonyme..
On y débarque après une heure de traversée sur une mer d'huile comme je les affectionne et chacun va se trouver un petit coin à l'ombre pour se balader et profiter du lagon... le moral revient !
Etonnant et imposant phare construit en métropole sous l'égide de Gustave Eiffel lui-même puis transporté jusqu'ici en pièces détachées... qui n'est plus en service.
On fait connaissance tout de suite avec la faune locale avec le tricot rayé...
Un serpent aquatique bariolé ( et très venimeux !) qu'on voit sortir de l'eau et venir se balader entre les chaises de plage.. Tout le monde trouve ça normal , donc on s'adapte et on fait semblant de trouver ça normal aussi !
On l'a vu nager en venant respirer à la surface, sous l'eau ou il se nourrit de murènes (oui, oui de murènes !) qu'il tue grâce à son venin avant de les gober d'un seul coup et de digérer pendant un mois ..
Malgré le danger théorique de son venin très puissant, il n'est pas agressif et semble ne jamais attaquer les baigneurs qui n'en ont visiblement aucune appréhension (juste regarder où on met les pieds !)
Petite balade dans la verdure sur cet ilot minuscule ou une partie de la plage est interdite aux visiteurs car c'est un lieu de nidification d'une espèce de sterne très protégée, la sterne néréis.. qu'on verra donc que de loin.
En revanche, il est facile d'observer le méliphage à oreillons gris, espèce endémique calédonienne, pas farouche et très actif dans les arbustes du sentier
Jusqu'à prendre la pose dans une position comme étudiée pour la photo !
Puis on peut enfin renouer avec masques et tubas qui s'ennuyaient au fond de la valise pour des retrouvailles attendues avec le monde du silence..
Soit pour des espèces qui nous étaient familières à La Réunion, comme le nason...
soit pour des images qu'on ne voyait pas au lagon de l'hermitage , comme cette anémone rutilante
cachant comme il se doit son petit poisson clown
La Nouvelle Calédonie est un endroit propice à la reproduction des tortues marines qui lorsqu'elles ont survécu à l'hécatombe des bébés tortues par les différents prédateurs, grandissent ensuite dans le lagon avant de partir pour leur grand voyage dans l'océan ..
La plus représentée étant, comme ici, la tortue verte
Pas farouche, elle non plus, elle va et vient... me laissant le temps de la photographier pour vous !
Allez, après ces belles images du lagon, le prochain article sera consacré à la grande terre...
En attendant, comme on dit ici...
Tata !