Quittant les ambiances montagneuses du centre de l'ile, le voyage se poursuit vers le sud de l'ile (sans amélioration météo notable ;-) pour un décor complètement différent , la cité de Dunedin et la Péninsule d'Otago.
Nous commençons à comprendre que :
1) la météo ne sera pas australienne
Ici on passe le même jour du soleil à la pluie et les nuages font partie du décor, il faudra s'y faire.. Et puis, on est en automne après tout !
2) les paysages vont être multiples et changeants ce qui fait la magie de ce pays
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J3
4 heures de route nous emmènent du lac Tekapo, en plein centre de l'ile, vers Dunedin... la grande ville du sud.
Une halte à midi dans le tout petit port de pêche de Moreaki, à l'écart de la highway, est motivée non pas tant par les Moreaki boulders, rochers dispersés sur la plage qui ne nous ont pas passionnés .. mais par la Moreaki Tavern !
Le fish and chips à la morue bleue (si, si !) accompagné d'une bière locale nous a rappelé de sympathiques similitudes culinaires avec l'Australie..
L'occasion de découvrir que le street art , apparemment très populaire ici, n'est pas réservé aux centres urbains, les artistes se lâchent aussi dans les petits ports de pêche !
Arrivée ensuite à Dunedin, deuxième ville de l'ile du Sud renommée par son université... et ses origines écossaises !
L'immigration de cette partie sud du pays s'est faite initialement en grande partie depuis l'Ecosse comme en témoigne le nom de la ville, son festival de cornemuse et son propre tartan (costume traditionnel écossais !)
L'ambiance y est en effet volontiers européenne par moments, comme sur la place centrale devant l'hotel de ville
ou bien par les couleurs automnales et l'ambiance nuageuse sur les collines qui ne dépareilleraient pas dans la lointaine Ecosse !
J4
Une petite bruine fine ( là encore, qui irait bien en Ecosse..) nous conduit à une visite de musée, le Toitù Otago Settlers Museum, qui raconte l'histoire, bien spécifique, du peuplement de la région.
L'incontournable section maorie avec les pirogues des premiers occupants de l'ile .. évoque les traditions et la culture de ce peuple qui, bien sur, réveille en nous les souvenirs polynésiens qui nous sont chers
Le musée évoque ensuite après l'inévitables James Cook (il est allé partout, celui là !), les premiers européens à s'établir dans le sud qui étaient.. des baleiniers et des chasseurs de phoque..
On raconte les premiers conflits avec les maoris qui, après des périodes guerrières.. se sont terminés par des échanges fructueux entre les deux communautés, (qui avaient en fait besoin l'une de l'autre dans ce pays austère), et par un traité de paix oral, scellé par.. des mariages arrangés interethniques !
Vous voyez ici la maison, ou plutôt la cabane d'une famille d'émigrants, la famille Buchanan, reconstituée d'après l'originale..
Vient ensuite en 1860 la découverte d'or dans la région et.. une ruée vers l'or qui a fait passer en quelques mois la population de la ville de 4000 à 15 000 personnes, en majorité des jeunes mineurs célibataires... ce qui a fait organiser une immigration spécifique .. de jeunes femmes à marier de condition modeste à qui on offrait le voyage à prix cassé!! (les pauvres...ça n'a pas du être rose tous les jours..)
Bref, on apprends plein de chose sur les origines de la ville..
L'après-midi, une accalmie météo nous lance sur la route de la péninsule d'Otago , étroite bande de terre de 30 kms dont Dunedin est la porte et qui est l'attraction touristique de la région.
La route longe la côte au plus près des petites baraques de pêcheur, des plus simples...
au plus colorées...
On retrouve nos compagnons de bord de mer déjà rencontrés en Australie...
Les cormorans...
Les cygnes noirs (je n'avais jamais vu de cygnes dans une eau salée..) avec de nouveaux venus..
Les spatules royales qui vivent en Nouvelle Zelande et en Australie, où nous ne l'avions pas rencontrée encore...
On retrouve des huitriers, déjà vus en Australie dans un article précédent...
mais avec deux espèces endémiques ici : l'huitrier variable ici présent..
et l'huitrier de Finsch, son cousin....
L'aigrette à face blanche, elle, est bien la même que celle que nous avions observée en Australie..
Tout à l'extrémité de la péninsule se trouve Taiaroa Head qui héberge, outre de spectaculaires falaises, une colonie d'albatros royaux..
Il n'en fallait pas plus pour créer un Royal Albatros Center aux tarifs conséquents pour une balade guidée vers la falaise...
Mais avec un peu de patience, les albatros gratifient gratuitement les visiteurs de leur vol lent et majestueux au dessus des falaises...
J'en arrive maintenant à l'attraction touristique de la péninsule : les manchots, qui expliquent des panneaux routiers d'un nouveau genre..
Certains manchots peuvent nicher dans la foret et traverser la route au petit matin et au crépuscule en revenant de l'océan !
Il existe , ici, deux espèces que nous n'avons pas vues, car il faut passer par des prestataires privés qui exploitent le filon... les deux photos suivantes sont donc .. prises sur Google !
Le manchot antipode (ou yellow eyed penguin en anglais..) serait l'espèce de manchot la plus rare au monde, en danger sévère d'extinction (il n'en resterai que 4000...)
Il n'existe que dans le sud de la nouvelle zelande.. et son territoire dans la péninsule étant sur des terres privées, il faut passer par des prestataires pour le voir.. Pas de chance, le jour de notre passage, le prestataire était "booké" par un groupe privatisé..
Peut-être en verrons nous plus loin sur la côte sud ?
L'autre espèce, le manchot pygmée (ou blue penguin..) n'est pas en danger, mais est décrite comme le plus petit manchot au monde (40 cms..)
Lui aussi attire le visiteurs avec une colonie sur une plage du Royal Albatros Center, mais une tendance à l'arnaque m'a un rendu un peu grinçant :
On peut descendre sur un belvédère au dessus de la plage en journée, mais on ne les voit pas : les nids sont cachés dans les creux des rochers et les adultes partent se nourrir en mer toute la journée pour ne revenir qu'au crépuscule (ils peuvent rester un mois en mer !!!)
Du coup .. le belvédère ferme 90 mn avant le crépuscule pour être sur que les visiteurs payent un "Penguin Tour" à 50 dollars par personne pour voir les petites bêtes...
Au retour, ne pas manquer de quitter la route côtière au petit village de Portobello pour emprunter la "Highcliff Road" qui traverse la péninsule pour revenir par l'autre côte..
Elle ménage des points de vue spectaculaires, avec des landes dont les centaines de moutons rappellent que l'on est bien en Nouvelle Zélande..
Même si... n'est-ce pas que l'on pourrait parfois se croire en Ecosse ?
Allez, E noho ra !