Découvrir le rêve du monde à Adélaide...

Nos deux dernières journées australiennes ont été une (trop courte) découverte d'Adélaide, ville de grands espaces, de jardins botaniques mémorables et de découvertes culturelles, après une informative  introduction à la vie locale par  l'ami d'une amie qui vit depuis 30 ans ici et a eu la gentillesse de nous consacrer une soirée.

Merci à toi Jean François !

L'impression reste celle d'une ville à taille humaine où la nature garde sa place et dont nous avons eu plaisir à arpenter le centre (entre deux averses !)  où sont concentrés  les points d'intérêt .

Parfois, bien sur,  ambiance de grande ville moderne, mais les gratte ciels ne dominent pas le paysage..

Nombreux sont  les vieux bâtiments à ambiance parfois New Orleans, comme celui-ci classé monument historique  et qui avait la bonne idée d'abriter un petit resto en terrasse sous la verdure, ouvert en ce "Good Friday" où tout était fermé...

Façades anciennes restées soigneusement conservées : Adélaide ne s'est pas complètement livrée à la frénésie des promoteurs..

La célèbre Rundle Street, coeur du centre ville avec ses restos et ses boutiques est effectivement une balade agréable avec ses fresques et son animation (enfin... les autres jours que le Good Friday, parce que ce jour là, l'animation... bof !)

Les petites ruelles avoisinant notre hotel permettent d'y dénicher le soir des petits restos de tous les pays cachés dans une ambiance déjà automnale en ce début avril, la brasserie belge voisinant avec une brasserie française proposant andouillette et souris d'agneau !

Bon.. on s'est laissé aller à un petit retour aux sources ;-)

Tout étant fermé le vendredi saint, vous avez compris... la journée a été consacrée au jardin botanique 

Ceux qui nous connaissent savent que ce genre de visite fait plus la joie de Marianne que la mienne, mais là.. je dois avouer que le Botanic Garden d'Adélaide est une splendeur ! 

Avec, au choix, ses allées majestueuses..

où ses serres ultramodernes, destinées aux espèces tropicales qui trouvent que l'hiver est trop froid à Adélaide...

Au fil de la balade, le nombre d'espèces présentées est phénoménal et il faudrait plus d'une journée pour tout voir !

On croyait avoir progressé un peu  en botanique à la découverte de plantes australiennes comme celle-ci que je vous ai présenté dans un article précédent (ben oui, il faut suivre un peu !)

Mais on est vite ramené à la réalité de notre savoir botanique bien incomplet  (surtout le mien !) en  découvrant tous les trois mètres une espèce inconnue qui  emmène aux 4 coins du globe.. Je ne peux vous en proposer que deux ou trois, il y en a tellement !

Les courbes élégantes de la noline recourbée, originaire d'Amérique centrale.

Une équipe  d'Echinocactus venus du Mexique comme faisant bloc face aux autres cactus..

les arabesques d'un cactus au nom imprononçable d'Amérique du sud

Grâce au zoom, on s'aperçoit qu'à l'extrémité de sa tige, ce qui passait de loin pour un fruit n'en est pas un : des abeilles ont décidé d'y élire domicile ! ou bien s'agit-il de guêpes ? on est preneurs de tout avis ;-)

Bref, on resterait des heures devant la richesse exceptionnelle de ce jardin

Sans oublier les hibiscus qu'on suit à travers le monde depuis un certain voyage en Polynésie il y a 15 ans..

Le lendemain, samedi de pâques ou non, les musées étaient à nouveau ouverts et nous sommes allés découvrir (une partie seulement, car il est immense  !) celui appelé familièrement SAM,  le South Australian Museum...

Musée immense sur 4 niveaux où il faut accepter que l'on ne pourra pas tout voir...

Nous avons visité la section "Australian biodiversity" qui aurait mis en transes notre passionnée de la biodiversité et son grand-père, le licencié en biologie des années  1950, avec un panorama incroyable de l'extraordinaire faune australienne, dont on s'aperçoit, bien sur, qu'on n'en a vu qu'une infime partie..

Une section est consacrée aux espèces éteintes (nombreuses...) et je vous ai mis le célèbre tigre de Tasmanie (ou diable de Tasmanie) dont le dernier représentant est mort en 1933 en captivité (on peut le voir en vidéo... ce qui laisse une sensation étrange .. être confronté à la réalité d'une espèce disparue..)

Obligés de faire des choix, nous nous sommes ensuite consacrés à l'exposition permanente sur la culture aborigène, chaudement recommandée par Jean François..

Cette expo renommée dans tout le pays est une plongée fascinante dans la culture aborigène, se proposant (bien tard après tout ce qu'ils ont subi) d'ébaucher une réconciliation malgré le passé douloureux en redonnant sa place à cette culture millénaire  : on estime que les premiers hommes sont arrivés en Australie il ya 50 000 ans (quand même !)

Et on se plonge dans leur mode vie, et leur connaissance profonde de la nature dans laquelle il leur a fallu survivre pour y trouver de l'eau s'y nourrir, se soigner, développer un artisanat, des sports, des croyances et des rites ... 

Toute une culture que les blancs n'ont même pas imaginé en les considérant comme des sauvages,  avant une reconnaissance bien tardive de cette culture et de ce savoir si riche de la nature, à la fin du 20° siècle..

Comme se propose de la faire le musée et bientôt un ultra-moderne centre culturel aborigène en construction tout à côté

Le bestiaire légendaire est une introduction à la complexité des mythes, non pas de ce peuple, mais de ces peuples... car il y en avaient plusieurs dizaines de groupes ethniques répartis sur cet immense territoire avec chacun leur spécificité.

Et c'est assez fascinant..

Comme vous le voyez, les aborigènes décrivent l'origine du monde et l'apparition de leurs différents groupes ethniques par un grand rêve qui est le commencement de toute chose.

Le truc, c'est qu'il ne s'agit pas du mythe d'un passé révolu, mais d'un monde parallèle qui est toujours là de nos jours et qui se poursuivra toujours...

Leur  monde est un rêve qui se poursuit à côté de nous , invisible à nos yeux d'hommes blancs..

Exemple , le rêve de Purrukaparli.. (le personnage de droite!)

Un homme au commencement du monde qui vivait dans la région avec sa femme et son fils.. A la mort accidentelle de son fils, il a décidé d'introduire la mort dans ce monde où elle n'était pas reconnue auparavant.. et les rituels funéraires qui vont avec..

Et oui.. pour les aborigènes, la mort est un rêve..

Autre exemple, le héron Nananduka, la tortue Nulunia et l'échidné Narabet (celui du haut..)

Il s'agit de 3 hommes en voyage dans le bush et en périlleuse posture dans cet environnement hostile. Le premier est parti en quête de nourriture en  devenant un héron, et les deux autres se sont battus, l'un devenant couvert d'épines, un échidné (sorte de hérisson si vous préférez) et l'autre étant aplati comme une pierre pour devenir une tortue.

C'est ainsi que lorsqu'on rencontre ces animaux , on reconnait en eux les ancêtres qui sont à leur origine..

Ainsi est l'Australie où l'on découvre dans un musée d'Adélaide, que le monde où nous étalons nos certitudes et notre vanité est un rêve pour une autre civilisation que nous n'avons pas su voir auparavant...

Allez, une dernière fois avant de décoller demain pour la Nouvelle Zélande... G'Day !

Comments

[Sandrine]

Presque idéal!
A la prochaine étape...

[Daillie]

Oui j’avais bien reconnu le xanthorroea car ta photo est parfaite, mais jeneconnais toujours pas mieux cette famille vraiment curieuse.
Mais l´Australie étant derrière vous nous allons maintenant découvrir un autre pays également intéressant tout en étant bien différent.

[Claire]

G'day !

[Daillie]

En effet ça me semble superbe…
Une représentation d’Echidne je pensais que vous enverriez des vivants! Des mammifères encore quasiment dés dinosaures !