De retour dans la chambre, après les émotions fortes du Milford Sound, comme chaque soir, on repère les activités possibles lors de la prochaine étape, qui est prévue dans la région de Queenstown : ville connue comme la capitale des sports extrêmes (saut à l'élastique, parapente, canyoning, etc...) dont nous décidons que cela ne va probablement pas nous convenir ;-)
Il faut donc trouver autre chose...
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Cherchant un peu sur les cartes de la région... ne voilà-t-il pas que je découvre un "Isengard Lookout" au nord de la ville : mon sang ne fait qu'un tour... Marianne, qui s'attendait à quelque chose de ce genre lorsqu'on préparait le voyage, se montre complaisante et donne son feu vert..
C'est décidé : les deux jours suivants seront placés sous le signe de la piste de l'Isengard, la vallée de Saroumane le blanc, le chef des mages de la Terre du Milieu...
J8
On commence par revenir sur nos pas car dans ces régions reculées, les routes sont peu nombreuses, avant de trouver un chemin vers le Nord en direction de Queenstown, la route longeant l'immense lac Wakatipu, le plus long de Nouvelle Zelande (80 kms!)
Le lac est splendide, bordé (comme les autres !) par des montagnes spectaculaires flattées par la lumière matinale.
Arrivés à Queenstown le moyen le plus simple de mettre la ville dans son cadre montagneux est de prendre le téléphérique, le Skyline, qui nous emmène 450 m au dessus du lac (il s'agit d'une station de ski...).
Arrivés en haut, il y a un peu tout à la fois...station de montagne, restau, piste de luge d'été, parapente... les activités ne manquent pas et c'est bien du belvédère que l'on appréhende le mieux le paysage de la ville...
Revenus en bas, à proximité du téléphérique, se trouve le Kiwi Park, petite réserve ornithologique qui s'avère le seul moyen pour observer l'animal emblème de tout le pays : le kiwi !
En effet son observation dans la nature relève de l'exception : c'est un animal purement nocturne, il est très farouche et craintif.. et il se fait rare !
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Il existe en effet 5 espèces de kiwis dont l'habitat, en voie de régression constante est représenté sur la carte, ainsi que les îles isolées où l'on tente de l'implanter, à l'abri de ses prédateurs.
En effet, l'emblème de la Nouvelle Zélande est en danger critique d'extinction : la déforestation a restreint massivement son habitat, et il est très vulnérable au prédateurs (surtout les oeufs et les petits : seuls 5% atteignent l'âge adulte dans la nature).
Ses prédateurs sont l'hermine, importée au 18° siècle pour lutter contre la surpopulation de lapins, ce qui fut la boite de Pandore : elle est une menace pour de nombreuses espèces locales, de même que l'opossum (lui aussi importé à la même époque pour sa fourrure, et désormais honni par les néo-zélandais) , les hérissons , les chiens etc...
Tout ça fait que les plans de sauvegarde de l'espèce se succèdent, avec un arrêt de la diminution de l'espèce pour l'instant...
Les réserves privées tirent argument d'une participation à la sauvegarde de l'espèce en plus d'une activité purement commerciale : genre "En achetant un billet, vous participez à la sauvegarde de l'espèce"...
Bof.. il y a 3 kiwis dans le local qui leur est réservé... pas sûr que ça sauve l'espèce , mais bon... ça permet de les voir ;-)
On pénètre donc, dans le local qui leur est réservé, dans le noir car le kiwi n'est actif que la nuit... On attends quelques minutes pour que les yeux s'adaptent à la pénombre.. et on peut ensuite observer cet étrange animal.. Photos interdites bien sur, donc je me suis servi sur Google pour vous le montrer...
Ce petit oiseau si particulier est étonnant : il a certaines caractéristiques en commun avec des mammifères : ses plumes s'apparentent à des poils, sa température est à 37°.. et il a des narines au bout de son bec, (ce qui est tout à fait exceptionnel pour un oiseau) ce qui lui permet de repérer sa nourriture (vers, insectes...) par son odorat car sa vue est très mauvaise..
Une petit bafouillement de l'évolution ;-)
On y a également découvert un autre oiseau moins connu des étrangers mais populaire dans l'île : le Kéa.
Perroquet spécifique de l'ile du sud, lui aussi en danger (il en resterait entre 3 et 5000 individus.) c'est le seul perroquet de montagne du monde ! Il apprécie les régions alpines et ne craint pas le froid : on le rencontre donc dans les forêts d'altitude.
Ne craignant pas les humains, il est connu pour ses interactions, parfois intrusives (dérober des objets, manger le caoutchouc d'un essuie glace (!) , une courroie de sac à dos, etc..) Certains le considèrent comme le plus intelligent des oiseaux : on lui prête une capacité d'analyse de probabilités qui lui permet de déjouer de mécanismes assez complexes pour trouver de la nourriture (nous l'avons vu ouvrir une cage fermée contenant de la nourriture en actionnant le loquet..)
J9
Départ de Queenstown vers le nord, à la recherche du lieu de tournage de l'Isengard, le long du lac, sous une pluie battante mais rendus optimistes par l'annonce météo d'une amélioration à la mi-journée
Et, de fait, le ciel bleu fait une apparition un peu magique.... comme annoncé..
Pour renouer avec les magnifiques panoramas qui éclaireront notre quête...
Petite halte au petit bourg de Glenorchy à l'extrémité nord du lac, pour une balade dans les marais alentours sur un "wetland walkway" aux couleurs somptueuses
Avec, toujours la majesté des Alpes néo-zélandaises en toile de fond, magnifiées par els couleurs de l'automne..
L'observation attendue d'oiseaux dans le marais se limitera à ce couple de canard semblant faire le guet sur les hauteurs...
Même les canards sont spéciaux en Nouvelle Zelande et le Tadorne de paradis (c'est son nom!) a la particularité de former des couples, d'une part spectaculaires par la différence mâle/femelle (la femelle c'est l'oiseau qui a la tête blanche...) et d'autre part.. c'est pour la vie..
Qu'est ce qu'ils sont vieux jeu ! (un peu comme nous ;-)
La route vers l'Isengard se poursuit au nord de Glenorchy..
Mais , si elle est annoncée sur les cartes sur internet, il n' y a aucune indication sur les routes.... et on doit donc se débrouiller tous seuls.
La direction présumée nous emmène dans le certes magnifique Aspiring National Park, mais sans retrouver le mystérieux point de vue recherché..
Arrivés à un cul de sac (point de départ des randos du parc), force est de constater qu'on ne sait pas comment faire et demander la solution au chauffeur d'un bus qui attend patiemment le retour des marcheurs !
Heureusement, il est lui aussi fan du film et, après avoir échangé sur nos personnages préférés, il m'indique sur un croquis où trouver le point de vue.
Comment ? Quel est mon personnage préféré ? Ben... Arwen , l'Etoile du Soir, bien sur...
Vous savez bien... "Quel est ce guetteur qui ne guette point ?"
Et c'est bien comme il nous l'avait dit, depuis le bord de la route, au milieu de nulle part, sans indication aucune, que nous retrouvons les montagnes de l'Isengard...
Et là... petit moment privé.. pendant quelques minutes... je crois voir un magicien habillé de gris galoper dans ce décor, sans se douter de la félonie et du piège qui l'attend dans la tour de son maitre...
Allez, E noho ra !